rVous n’êtes pas satisfait de votre salaire, car vous aimeriez gagner davantage ?
Vous avez été promu et vous aimeriez que cela se traduise aussi sur votre fiche de paie ?
Osez demander une revalorisation salariale.
Il est tout à fait possible de négocier une telle augmentation, à condition de savoir comment s’y prendre.
Alors, comment obtenir ce précieux sésame ? On vous donne la marche à suivre !
Choisir le meilleur interlocuteur
La première chose à faire quand on veut obtenir une revalorisation salariale de la part de son employeur, c’est d’identifier le meilleur interlocuteur pour présenter sa requête. Faute de quoi, celle-ci pourrait être mal perçue ou ne pas parvenir jusqu’à la personne décisionnaire. La réponse à cette question dépend du type de structure dans laquelle vous évoluez.
Si vous appartenez à une grande entreprise très hiérarchisée, dans laquelle chaque équipe a un manager, qui lui-même a un ou plusieurs référents, c’est à lui qu’il convient de vous adresser. Le court-circuiter et parler directement au chef de votre service ou aux ressources humaines serait mal vu, à juste titre. En agissant ainsi, vous placez votre supérieur dans une position inconfortable.
Il peut même penser que vous défiez ouvertement son autorité.Même si celui-ci n’est pas directement décisionnaire, il pourra faire remonter votre demande, s’il l’approuve, et la défendre auprès des ressources humaines. Comme il est sur le terrain et connaît bien votre travail, c’est un interlocuteur de choix pour présenter vos arguments.
Dans une société plus petite, qui compte moins d’échelons hiérarchiques, la situation est différente. Si votre supérieur direct n’a pas le statut d’agent de maîtrise, ni de cadre ou qu’il n’est pas dans les us et coutumes de l’entreprise qu’il s’occupe de ce genre de demandes, vous pouvez contacter directement les RH.
Enfin, pour les entreprises familiales qui ne comptent que quelques salariés et dans lesquelles le patron est proche de ses employés, vous pouvez vous adresser directement à lui. Notez qu’il s’agit du seul cas où une démarche aussi directe est envisageable.
Dans tout autre type de société, formuler une requête directement auprès du directeur, en faisant fi de toutes les règles et de la chaîne de commandement vous conduirait à essuyer un refus. Pire, cela risquerait de réduire à néant vos chances d’obtenir ce que vous voulez les années suivantes.
Trouver le bon moment pour demander une augmentation de salaire
Demander une revalorisation salariale est aussi une histoire de timing. Si vous faites votre demande à la bonne personne, mais pas au bon moment, elle a peu de chance d’aboutir. Encore une fois, tout dépend des usages en vigueur dans votre société et de sa taille.
Si la vôtre pratique le système des entretiens annuels, qui servent à faire le point avec le salarié sur sa carrière et ses réussites, mieux vaut attendre ce moment pour formuler votre demande. En effet, sauf circonstances particulières, ne pas respecter cet usage risque d’être perçu comme une mauvaise compréhension de la culture de l’entreprise. Un tel comportement est aussi susceptible de vous faire passer pour quelqu’un d’arrogant, ce qui n’est jamais une bonne chose.
Un autre moment opportun pour renégocier votre salaire est l’obtention d’une promotion, ou l’évolution de votre poste de travail. Vous êtes appelé à prendre plus de responsabilités ou à accomplir des tâches supplémentaires ? Saisissez l’occasion et demandez une revalorisation salariale à la hauteur de vos nouvelles fonctions. Votre demande est justifiée par le volume de travail supplémentaire. L’occasion est d’autant plus favorable que, si votre employeur vous a choisi pour être promu, c’est la preuve qu’il apprécie votre travail et reconnaît votre mérite. Autant dire qu’une bonne partie du travail pour le convaincre est déjà faite.
Vous venez de vous distinguer par l’atteinte d’un objectif important, vous avez rendu un service particulier à l’entreprise ou avez accompli une mission qui dépasse le cadre de votre poste ? Vous pouvez en profiter pour demander à être augmenté dans la foulée. D’autant plus si votre action d’éclat a rendu un service important à votre employeur. Toute réussite peut être mise à profit pour en tirer un avantage, le tout étant de montrer que vous avez conscience de votre valeur, tout en restant humble.
Préparer des arguments solides
Vous savez à qui demander votre revalorisation salariale, et pris rendez-vous pour ce faire ? La tâche la plus importante est maintenant de trouver les bons arguments pour convaincre votre supérieur de vous suivre. Vous pensez que vous méritez cette augmentation, mais vous allez devoir le convaincre d’adopter le même point de vue. Pour préparer votre discours, il est essentiel de vous placer du point de vue de l’entreprise.
En effet, une société ne dispose pas de fonds illimités. Votre employeur doit veiller avec soin à chaque euro dépensé. Lorsqu’il délie les cordons de la bourse, c’est pour que son entreprise obtienne de la valeur en échange. Dans sa décision de vous augmenter, ou pas, l’affectif n’entre donc pas en ligne de compte. Toute votre stratégie doit reposer sur la démonstration de la plus-value que vous apportez à votre service. En plus de prouver qu’elle est réelle, vous devez répondre à la question suivante : « Pourquoi vous et pas un autre ? ».
Commencez par vous poser une simple question : qu’avez-vous qu’un autre n’a pas ? Si vous occupez un emploi peu qualifié, qu’aucune de vos compétences ne se détache du lot et qu’un autre pourrait prendre votre place demain sans qu’on s’en aperçoive, c’est mal parti. Une société n’a aucun intérêt à revaloriser le salaire d’un collaborateur interchangeable. Faites donc la liste des compétences qui vous différencient de vos collègues.
Analysez ensuite la manière dont vous les mettez au service de votre travail et la différence qu’elles font. Consignez toutes vos réalisations et les objectifs que vous avez atteint. Si vous avez dépassé ceux-ci ou les attentes de vos supérieurs, c’est un point à mettre en avant.
Vous devez absolument présenter le plus de données tangibles et chiffrées possible. Expliquez clairement ce que vous apportez en termes de chiffre d’affaires ou d’économies réalisées. Il est aussi important de décrire la façon dont vous aidez l’entreprise à atteindre ses propres objectifs.
Adopter la bonne attitude pour obtenir une revalorisation salariale
Pour obtenir une revalorisation salariale, il n’y a pas que le fond qui compte, il y a aussi la forme. Vous pouvez avoir le meilleur dossier qui soit, si votre attitude laisse à désirer votre requête risque fort de se heurter à un refus.
Débuter un entretien de négociation en entrant dans le vif du sujet peut être une stratégie payante, mais aussi une source de stress. Vous pouvez choisir de faire retomber la pression en commençant par aborder un sujet positif, mais plus léger, en lien avec la vie de l’entreprise. Évoquer une réussite collective, ou un bon bilan, est une excellente entrée en matière.
Au moment de présenter votre demande, soyez clair, mais toujours courtois. Affichez votre confiance en vous, mais ne faites pas l’erreur de basculer dans l’arrogance, car ça pourrait être mal perçu. Ne cédez surtout pas à la tentation de dénigrer vos collègues de travail pour mieux vous mettre en valeur ! Ce manque d’esprit d’équipe est très mal perçu par les entreprises.
Demandez clairement à votre supérieur son avis sur votre souhait de revalorisation salariale. Posez-lui des questions fermées et développez vos arguments en fonction de ses réponses. En revanche, soyez prêt à entendre ce qu’il a à vous dire et restez poli quoi qu’il arrive. Restez toujours honnête, mentir pour avoir gain de cause ou vous attribuer des réalisations qui ne sont pas les vôtres n’est pas une bonne stratégie.
Pour être convaincant, n’oubliez pas une chose : vous devez être convaincu. Si vous ne pensez pas réellement que votre travail mérite une revalorisation salariale, vous ne pourrez pas convaincre votre manager que c’est le cas. Ne vous attendez pas à ce qu’il vous soutienne si vous exprimez du doute. Il aura l’impression que vous vous êtes lancé au petit bonheur la chance.
Définir le juste montant à demander
En matière d’augmentation de salaire, la question de savoir quelle somme vous pouvez raisonnablement demander. C’est aussi de cela que dépend le succès ou l’échec de votre négociation. Pour la déterminer au mieux, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte.
Le premier est votre salaire actuel. Renseignez-vous sur la convention collective de votre secteur et sur les salaires du marché à poste équivalent. Si votre rémunération se situe dans le haut de la fourchette, vous devez demander un montant plus modeste que si elle se situe dans le bas du tableau. De même, si vous gagnez davantage que vos collègues, ne soyez pas trop gourmand.
Votre ancienneté et le nombre d’augmentations éventuelles que vous avez déjà obtenues entrent aussi en ligne de compte. Si vous êtes en poste depuis plusieurs années, sans avoir été augmenté, les circonstances plaident en votre faveur. En revanche, si vous venez d’arriver, mieux vaut patienter un peu ou avoir de solides arguments. Attention, en cas d’augmentation accordée récemment, soumettre une nouvelle demande serait mal perçu.
Enfin, si vous percevez des avantages en nature, modérez aussi vos ambitions. Surtout, s’il s’agit d’avantages coûteux comme une voiture de fonction, ou du matériel de pointe. Vous pouvez éventuellement proposer de renoncer à certains d’entre eux, mais faites le calcul au préalable pour avoir la certitude d’être gagnant.
En fonction de votre situation, vous pouvez demander une revalorisation salariale comprise entre 2 et 10 % de votre salaire annuel brut. De quoi mettre un peu de beurre dans les épinards et vous sentir reconnu pour la qualité de votre travail.
Arriver à l’entretien suffisamment préparé
Il est courant de se préparer longuement avant un entretien d’embauche. La pratique est nettement moins répandue en ce qui concerne les entretiens individuels. Pourtant, dans un cas comme dans l’autre, la réussite passe par une préparation rigoureuse, à la hauteur de l’enjeu.
Vous présenter les mains dans les poches auprès de votre supérieur sans avoir préparé vitre discours, en comptant sur l’inspiration du moment, revient à venir à un entretien d’embauche en jogging. C’est une très mauvaise idée et vos chances de succès sont faibles. Et même si vous obtenez une revalorisation salariale, il y a de fortes chances qu’elle soit inférieure à ce que vous auriez pu obtenir.
Le plus important est de commencer par dresser le plan de votre intervention, avec la liste de vos arguments. Ensuite, développez chacun d’eux en entrant le plus possible dans le détail. Coucher votre laïus par écrit est une excellente solution pour l’avoir bien en mémoire.
Une fois votre argumentaire bétonné, imaginez toutes les objections qui pourraient vous être faites. Si l’une de vos connaissances est manager dans une autre entreprise que la vôtre, n’hésitez pas à lui demander quelles sont celles qu’il pourrait opposer à l’un de ses collaborateurs. L’objectif est d’élaborer une réponse suffisamment pertinente pour contrer chaque raison potentielle de votre interlocuteur. Plus vous envisagerez d’éventualités, moins vous serez déstabilisé le jour J.
Soumettez votre argumentaire à plusieurs personnes pour avoir leur avis sur sa qualité. Choisissez de préférence des personnes neutres pour avoir un avis objectif, car il est presque certain que votre moitié ou vos parents pensent que vous méritez de voir votre salaire revalorisé.
Enfin, entraînez-vous à répéter plusieurs fois votre discours. Commencez seul, puis demandez à quelqu’un de jouer le rôle de votre manager. Répétez l’exercice jusqu’à ce que les mots sortent de façon naturelle, sans hésitation et que vous vous sentiez pleinement à l’aise. Pensez aussi à soigner votre langage corporel. Votre regard ne doit pas être fuyant, ni votre visage crispé. Tenez-vous droit, bien ancré dans l’espace, mais sans être non plus rigide. Si cela peut vous aider, enregistrez-vous en vidéo et visionnez ensuite les images pour identifier vos axes d’amélioration.
Autant de préparation peut sembler excessif, mais souvenez-vous que l’enjeu est financier et qu’il n’est pas conseillé de présenter plus d’une demande par an. Alors, autant mettre toutes les chances de votre côté.
Savoir rebondir en cas de refus
Vous avez soumis votre demande, plein d’espoir, vous êtes suspendu aux lèvres de votre supérieur quand le couperet tombe : votre demande est rejetée. Avant même de solliciter un entretien, il est important de vous préparer à réagir en cas de refus, car votre attitude peut influer sur les chances de succès de vos demandes futures.
Disons-le tout de suite, la pire des réactions possible est de vous emporter en manquant de respect à votre supérieur. Une telle attitude n’est pas acceptable, même si vous n’êtes pas en accord avec sa décision. Vous braquer et refuser de l’écouter n’est pas non plus d’une grande utilité. Faites face à ce refus avec maturité et adoptez plutôt une attitude constructive.
Commencez par demander à votre manager de vous expliquer les raisons de sa décision. Soyez le plus courtois possible et écoutez-le avec attention. Ne l’interrompez pas et ne manifestez pas d’impatience ou d’agacement. Expliquez-lui que vous souhaitez connaître ses raisons afin de vous améliorer si ce sont vos performances qui posent problème.
Il y a 2 raisons possibles au refus d’augmenter un salarié. La première, c’est que l’entreprise ne puisse tout simplement pas. Cela peut être le cas si toutes les enveloppes dédiées ont déjà été dépensées. Il est aussi possible que la santé financière de la société ne le permette pas actuellement, ou qu’elle ait une politique qui prévoit des augmentations automatiques une fois un certain poste atteint. Dans ce cas, il ne sert à rien d’insister.
En revanche, cela ne signifie pas que la discussion soit fermée. S’il s’agit d’un problème de timing, prenez date pour l’année suivante et positionnez-vous d’ores et déjà. Si c’est un problème de budget, rien ne vous empêche d’essayer de négocier un autre type d’avantages. Il peut s’agir d’une formation ou d’avantages en nature. N’ayez pas peur d’être créatif !
Autre cas de figure possible : votre interlocuteur estime que vous ne méritez pas votre augmentation. Si tel est le cas, rien ne sert de vous emporter. Cela ne vous mènerait nulle part. Demandez plutôt à votre supérieur de vous expliquer clairement ce qu’il vous reproche. Acceptez ses critiques et améliorez-vous sur ces points. Une fois que vous aurez pallié vos lacunes, vous pourrez faire une nouvelle demande.
Obtenir une revalorisation salariale n’est pas une tâche aussi complexe qu’on se l’imagine. De nombreuses entreprises sont ouvertes à la discussion et sont prêtes à mettre la main au portefeuille pour fidéliser les bons éléments. Pour mettre toutes les chances de votre côté, pensez à respecter les points-clés suivants :
-identifiez le bon interlocuteur, en fonction de la taille de votre entreprise et des usages en vigueur,
-attendez le bon moment, aussi bien dans la vie de la société que dans le déroulement de votre carrière,
-préparez un argumentaire solide basé sur des chiffres et des faits objectifs,
-adoptez une attitude confiante mais toujours respectueuse, quelles que soient les circonstances,
-évaluez vos prétentions en étant ni trop ambitieux, ni trop modeste,
-ne négligez pas votre préparation et entraînez-vous avec rigueur.
Enfin, si vous essuyez un refus, ne vous braquez pas et cherchez à en comprendre les raisons pour adapter votre stratégie. Vous avez à présent toutes les cartes en main. N’oubliez pas que pour obtenir quelque chose, le plus important est d’oser vous lancer !