Les économistes de tous bords sont formels : les conséquences de la guerre en Ukraine et de la pandémie qui nous a frappé sont dévastatriste. L’économie mondiale est confrontée à une situation inédite.
Vous vous demandez à quoi ressemblera la crise économique en 2023? Voici tout ce que vous devez savoir !
Crise économique en 2023: une situation inédite
Alors que la perspective d’une pandémie relevait dans la pensée collective de la fiction, il y a encore un ou deux an, celle causée par le coronavirus a litérallement plongé le monde dans une crise économique et sociale inédite. Les dégâts causés par la pandémie dans une économie mondialisée où les Etats ont été contraints de prendre des mesures drastiques pour éviter le pire, d’après la plupart des experts, mais aujourd’hui les conséquences inflationnistes se font ressentir.
Pour vous aider à comprendre à quoi pourrait ressembler la crise économique en 2023, nous allons commencer par mettre en lumière les principales différences avec le tsunami qui a frappé le monde de la finance en 2008. Nous évoquerons ensuite les conséquences qui font consensus auprès des économistes, avant d’envisager des pistes pour vous protéger et surmonter ce défi à la fois individuel et collectif.
Quelles différences avec la crise de 2008 ?
Si la tentation de comparer la crise du coronavirus avec la crise des subprimes de 2008, c’est commettre une erreur d’analyse. Voici les principales différences qui font que la tempête mondiale engendrée par la Covid 19 est bien différente du vent de folie qui s’est emparé des marchés il y a un peu plus de 10 ans maintenant.
Des crises aux sources différentes
La première différence entre ces deux crises majeures est leur origine. Pour mémoire, les turbulences de 2008 ont pris naissance sur les marchés financiers, trop longtemps laissés à la dérive sans aucun contrôle. À l’époque, les banques ont recours à des emprunts toxiques appelés “subprimes”, qui sont accordés à des ménages n’ayant pas les moyens de les rembourser.
Pour augmenter leur rentabilité, les établissements émetteurs revendent ces créances en les diluant dans des produits financiers complexes. Des produits qui vont être achetés aux quatre coins du globe. C’est ainsi toute l’économie qui se retrouve contaminée par ces dettes et qui vacille lorsque le pot aux roses est découvert. Ce sont donc les dérives des marchés financiers qui viennent impacter l’économie réelle.
Dans la crise du coronavirus, la situation est inverse. Le coup de tonnerre, mais d’un virus qui frappe le principal fournisseur de la majorité des pays du monde : la Chine. Dans une économie mondialisée et délocalisée à l’extrême pour rechercher sans cesse les coûts les plus bas, la mise à l’arrêt des usines fait mal. Le problème vient de la dépendance des pays développés à cette production étrangère.
Pire encore, l’épidémie se transforme en pandémie qui touche la quasi-totalité des pays. Lesquels se voient contraints de mettre une grande partie de leur économie à l’arrêt en fermant leurs frontières, ou en décrétant des confinements, dans l’espoir de sauver le plus de vies possibles.
On se rend compte que le mécanisme est inversé par rapport à 2008. Cette fois, c’est l’économie réelle qui est frappée de plein fouet, ce qui se répercute inévitablement sur les marchés financiers, avec une chute des cours historique. Cette différence fondamentale empêche de se servir des événements de la crise des subprimes pour prévoir ce que sera la crise financière en 2023.
Des institutions plus fragiles
Une autre différence fondamentale entre l’affaire des subprimes et celle du coronavirus tient dans la capacité de réaction des États et des Institutions financières. Là où les différents pays avaient réussi à afficher une unité relative, c’est loin d’être le cas aujourd’hui. La présidence du G7 par les Etats-Unis de Donald Trump et celle du G 20 par l’Arabie Saoudite n’y sont pas étrangère.
Entre tentation isolationniste et politique économique guerrière, chacun semble persister à chercher son propre intérêt. L’Union européenne connaît, elle aussi, son lot de difficultés, avec des États membres incapables de coordonner leur action pour parler d’une seule voix.
Autre élément déterminant : l’action des Banques Centrales. Elles ont joué un grand rôle dans la sortie de la crise en 2008, mais se retrouvent aujourd’hui démunies, face à une tourmente qui n’est pas d’origine purement économique. Leur champ d’action est réduit, de même que les moyens dont elles disposent pour aider les États à limiter la casse.
Une crise qui frappe au Nord comme au Sud
Si l’épisode des subprimes a aussi affecté les économies du Sud, ses conséquences sont moins marquées que celles de la crise de la Covid 19, car certains pays restaient faiblement impliqués sur les marchés financiers. Ici, nous sommes face à un virus qui ignore aussi bien les frontières que le montant du PIB et se propage comme une traînée de poudre. En plus de devoir soutenir leur propre population, les pays du Nord se voient rappelés à leurs responsabilités et contraints d’envisager des solutions pour soutenir les États les plus fragiles.
Crise économique en 2023 : ce qui risque de se produire
Voici les différentes conséquences de la crise économique de 2023 envisagées par la majorité des économistes.
Les économies fragilisées par des dettes record
Pour éviter le naufrage, l’ensemble des États a été contraint de mettre en place des plans de relance d’une ampleur inédite, et il y a fort à parier qu’ils vont devoir continuer dans ce sens. Pour financier le coût astronomique des mesures destinées à sauver des pans entiers de l’économie, notamment dans les secteurs les plus impactés comme la culture ou le tourisme, ils ont dû avoir recours à des emprunts colossaux. Une situation qui fait courir plusieurs risques.
À force de creuser le montant de leurs dettes, certains pays risquent de se retrouver en défaut de paiement, ce qui entraînerait un effondrement encore plus grand que celui de 2008. Des mesures exceptionnelles comme des annulations de dettes conduiraient à une dévaluation de la monnaie et à une inflation importante.
Une récession économique importante
Les années 2023 vont se caractériser par une récession économique record. Une situation qui s’explique par le ralentissement inédit de l’activité en raison des confinements et autres mesures destinées à faire barrage à la pandémie de coronavirus.
De nombreuses entreprises vont déposer le bilan malgré les mesures de sauvetage mises en place, causant des destructions d’emploi qui auront un impact direct sur la consommation. Une situation qui montre les limites de notre modèle économique basé sur une croissance exponentielle qui ne pourra être obtenue avant longtemps.
Une hausse massive du chômage
Le coup de tonnerre qui secoue de nombreux secteurs des économies va entraîner des suppressions d’emplois encore plus nombreuses que celles qui ont déjà eu lieu. Les secteurs de la restauration, du tourisme et du spectacle sont tout particulièrement concernés, mais ils sont loin d’être les seuls. D’autant que de grandes entreprises profitent de l’effet d’aubaine pour mettre en œuvre des plans sociaux déjà planifiés de longue date.
De nombreux corps de métiers dont l’activité est favorable à la propagation du virus risquent d’être amenés à disparaître. Avec la possibilité d’acheter en ligne, de nombreux consommateurs ne détournent des commerces physiques pour les biens de loisir. La crise économique risque donc d’entraîner une refonte durable du marché de l’emploi.
Des inégalités accrues
Comme toujours en période de crise économique, on assiste à une accentuation des inégalités. Même si les marchés financiers s’affolent et que l’économie ralentit, les riches sont protégés des effets néfastes de la conjoncture par leur très haut niveau de revenus. À l’inverse, les pauvres, qui ont peu d’épargne et occupent des emplois faiblement qualifiés vont voir leur situation s’aggraver. La partie inférieure de la classe moyenne, qui a peu de réserves, risque également de basculer dans la précarité.
Quelles pistes pour relancer l’économie ?
Pour relancer une machine économique fortement grippée les économistes avancent plusieurs pistes de réflexion qui pourraient servir de base à des plans de relance.
Des solutions au cas par cas
Pour sortir du marasme qui s’annonce, il ne peut y avoir de solution unique. Si des institutions, telles que l’Union européenne, peuvent tracer une ligne directrice pour leurs membres, chaque pays va devoir trouver les solutions adaptées à son économie et à sa marge de manœuvre budgétaire. La place de chacun sur la scène mondiale va être à redéfinir, car la crise du coronavirus a mis en évidence avec une grande violence les limites de la mondialisation telle que nous la connaissons.
Une réindustrialisation nécessaire
Pour sortir de la crise économique en 2023, les pays qui ont laissé leurs usines filer en Asie vont devoir entamer un processus de réindustrialisation. Une nécessité pour briser la situation de dépendance du Nord aux produits fabriqués dans le Sud. Retrouver le tissu industriel perdu permettra non seulement de gagner en autonomie, mais aussi de palier au problème du chômage massif causé par les fermetures d’entreprises.
Intégrer l’urgence écologique
L’une des raisons qui a permis à la pandémie de coronavirus de prendre l’ampleur qu’on lui connaît, c’est l’action néfaste de l’être humain sur l’environnement. Étalement urbain toujours plus important, chasse de la faune sauvage, perte de biodiversité et réchauffement du climat sont autant de facteurs qui favorisent ce type de tragédies.
Pour une reprise économique durable, il est nécessaire de prendre en compte les impératifs écologiques et d’investir dans des solutions qui permettent un mode de vie plus respectueux de notre planète. Le développement durable est donc plus que jamais un élément-clé.
Une fiscalité à revoir
Autre levier qui pourrait permettre à de nombreux pays de donner un coup de pouce aux entreprises, et donc de relancer l’économie : la fiscalité. Si des hausses d’impôts pour les particuliers semblent difficilement évitables, il est indispensable d’alléger ceux des sociétés pour éviter des faillites en chaîne et inciter à relocaliser.
Que faire face à la crise ?
La première chose à faire pour faire face efficacement à la crise est de rester optimiste quoi qu’il arrive. Les crises ont toujours fait partie de l’histoire de l’humanité et les sociétés trouvent des moyens de les surmonter. Céder à la panique, c’est prendre le risque de prendre de mauvaises décisions, ou de sombrer dans l’immobilisme. Dans un cas comme dans l’autre, vous aggravez votre situation.
Ceux qui savent rester optimistes même dans la tourmente utilisent leur énergie pour faire preuve de créativité et de résilience. Ils détectent les opportunités que l’anxiété générale masque aux yeux de la majorité et les utilisent à leur profit.
Même s’il se passe des événements sur lesquels vous n’avez aucune maîtrise vous êtes libre de décider de votre réaction. Faites-vous confiance. Gardez foi en votre capacité à rebondir et à prendre les bonnes décisions.
Évitez les investissements faits dans la précipitation et les solutions miracle des gourous autoproclamés de la finance. Misez plutôt sur votre éducation. Profitez du confinement pour améliorer vos compétences ou en acquérir de nouvelles. Suivez une formation, lisez, apprenez. Réfléchissez à l’orientation à donner à votre carrière pour vous adapter aux changements inévitables de la société sans vous retrouver pris de cours.
Gardez aussi à l’esprit que les prévisions négatives peuvent s’avérer excessives. Il est possible que la relance ait lieu plus vite qu’on ne le pense et que le système économique fasse preuve d’une résilience plus importante que prévue. Préparez-vous sereinement en gardant à l’esprit que le plus important est d’être acteur de votre vie. En agissant ainsi, vous vous en sortirez mieux que la plupart des gens.
La survenue d’une crise économique en 2023 est une certitude. Le fort ralentissement de l’économie imposé par la pandémie de coronavirus va laisser des traces. Il s’agit d’une situation totalement différente de celle de 2008, puisque les marchés se trouvent impactés par un événement de l’économie réelle, et non l’inverse.
Si une forte récession, un taux de chômage élevé et un accroissement des inégalités sont à prévoir, des leviers de relance existent bel et bien. Une situation angoissante, mais qui recèle aussi des opportunités pour ceux qui savent rester positifs et se préparer sans céder à la panique. Souvenez-vous : vous n’êtes pas responsable des choses que vous ne pouvez pas maîtriser, mais de la manière dont vous réagissez vis-à-vis d’elles.
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